ZEMMOUR DÉVOILE LA VÉRITÉ INTERDITE SUR GAZA
Une lecture historique, factuelle et civilisationnelle du conflit israélo-palestinien
Éric Zemmour affirme : « Il n’y a aucun génocide à Gaza ». Cette interview choc du 10 juin 2025, diffusée sur CNEWS et Europe 1, dévoile une analyse implacable du conflit israélo-palestinien. Pogrom du 7 octobre, refus du plan de partage de 1947, statut de dhimmi, déconstruction du mot “génocide” : une démonstration sans filtre. Opinion Day® vous livre le dossier complet, sourcé, structuré, inédit. Ici, la guerre des récits trouve un juge : l’histoire.
ÉRIC ZEMMOUR ET LE CONFLIT ISRAÉLO-PALESTINIEN : UNE LECTURE CIVILISATIONNELLE À L’ÉPREUVE DE L’HISTOIRE
Le 10 juin 2025, dans un studio bleu azur aux logos familiers de CNEWS et Europe 1, Éric Zemmour n’a pas seulement parlé : il a tranché. Tranché dans l’intelligentsia, dans les automatismes médiatiques, dans le vocabulaire toxique du XXIe siècle. À la question posée sur Gaza, il répond par l’histoire. Aux accusations de génocide, il oppose le poids des faits. Et face à une guerre qui broie la raison comme elle broie les corps, il brandit un mot interdit : vérité. « Il n’y a aucun génocide à Gaza », ose-t-il. Et aussitôt, le tribunal automatique s’emballe. Pourtant, derrière cette phrase, une démonstration s’installe, posée, implacable, documentée. Ce n’est pas une opinion qu’il défend. C’est une lecture civilisationnelle du conflit israélo-palestinien, forgée par les archives, les dates, les textes, les démissions successives du réel. Il parle du 7 octobre comme d’un pogrom, des pogroms comme d’un antisémitisme vieux d’un siècle, du refus arabe de 1947 comme d’un acte fondateur, et du Hamas comme d’un rejet incarné de la modernité juive. Ce que Zemmour dit dans ce studio, ce n’est pas seulement une analyse : c’est une guerre des récits qu’il engage. D’un côté, la version occidentalisée du conflit, qui oscille entre mauvaise conscience post-coloniale et indignation filtrée. De l’autre, la sienne : enracinée, brutale, mais historiquement consistante. Cet article n’a pas pour but de sanctifier Zemmour, ni d’excuser les morts. Il vise à expliquer. À mettre à l’épreuve de l’histoire, ligne après ligne, ce que le président de Reconquête ! affirme sans trembler. Il s’agit de voir si ses mots sont des bombes rhétoriques ou des constats lucides. Si son refus du mot “génocide” est une insulte ou une précision. Et surtout, si cette guerre éternelle dont il parle est une fatalité… ou un aveu que le monde ne veut plus regarder en face.
LE 7 OCTOBRE : UN POGROM MODERNE
Dès les premières secondes de son intervention, Éric Zemmour fixe le décor avec un mot : pogrom. Pas émeute. Pas attaque. Pas opération militaire. Pogrom. Ce terme, ancré dans la mémoire juive, résonne avec des siècles de massacres organisés, d’humiliations, d’expulsions et il vient brutaliser la bien-pensance contemporaine qui se refuse à nommer les choses. En qualifiant l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 de pogrom, Zemmour ne fait pas une analogie paresseuse. Il établit une filiation. Un continuum historique. Le 7 octobre, ce ne sont pas des soldats contre des soldats. Ce sont des civils israéliens enfants, femmes, vieillards pris pour cibles dans leurs maisons, brûlés vifs, mitraillés dans un kibboutz, exécutés dans un festival. Des actes documentés, filmés, revendiqués. 1 400 morts, 240 otages. C’est une tuerie ethnique, une volonté d’humiliation, une exhibition d’atrocités. Ce que les pogroms étaient à Odessa, à Kichinev ou à Varsovie, le 7 octobre l’a été à Kfar Aza et Be’eri. L’historicité de ce mot n’est pas un abus. C’est un cadrage.
Zemmour rappelle que dans les pogroms russes du XIXe siècle, les forces de l’ordre détournaient le regard pendant que les foules antisémites se déchaînaient. En 2023, les terroristes islamistes sont mieux organisés, mieux équipés, mais leur objectif est le même : tuer du Juif, symboliquement et physiquement. Ce n’est pas une guerre. C’est une expédition punitive à la croisée de l’idéologie, de la barbarie et de la haine religieuse. Et le plus glaçant, c’est la participation civile : des Gazaouis anonymes accompagnant les hommes armés, pillant, violant, tuant à leur tour. L’Histoire ne bégaie pas : elle récidive.
Évidemment, cette comparaison fait hurler les habituels défenseurs d’un « contexte ». On invoque la colonisation, le blocus, la misère. On tente d’expliquer l’horreur par la frustration. Mais Zemmour, lui, renverse la question : existe-t-il une cause légitime qui justifie d’égorger des enfants dans un lit ? Non. Il n’y a pas de “contexte” qui absout l’inhumain. En ramenant le 7 octobre à l’histoire longue des violences antisémites, il met le doigt là où ça fait mal : le problème n’est pas seulement géopolitique, il est anthropologique. Il vient de plus loin. D’un imaginaire où le Juif est haï non pas pour ce qu’il fait, mais pour ce qu’il est un Juif vivant, debout, armé, chez lui.
Le 7 octobre est un pogrom avec GoPro. Et le fait que cette évidence dérange en dit long sur l’état moral de notre époque. Zemmour, lui, n’a pas peur des mots. Il les utilise avec rigueur. C’est toute la différence entre une parole dissidente et une rhétorique creuse.
LE REFUS ARABE DE 1947 : UNE DÉCLARATION DE GUERRE
Pour Éric Zemmour, l’origine du conflit israélo-palestinien ne se trouve pas dans l’occupation de 1967, ni dans la création d’Israël en 1948, mais dans un refus fondateur : celui du plan de partage voté par l’ONU le 29 novembre 1947. À ceux qui accusent Israël d’être né dans la violence, il rappelle que cette naissance fut avant tout un compromis accepté par les Juifs et rejeté par les Arabes. Le plan 181 proposait deux États : un pour les Juifs (56 % du territoire), un pour les Arabes (44 %), et Jérusalem sous statut international. Les Juifs, alors minoritaires, disent oui. Les Arabes, majoritaires, disent non. Ce refus, c’est un acte politique. Mais aussi un acte de guerre.
Dans le discours officiel, on oublie souvent que les premiers combats n’ont pas éclaté après la proclamation d’Israël, mais avant, dès décembre 1947. Les milices arabes attaquent les convois juifs, les routes sont coupées, les villages encerclés. En mai 1948, quand Israël proclame son indépendance, cinq armées arabes l’envahissent immédiatement. Ce n’est pas une guerre pour des frontières. C’est une guerre pour empêcher l’existence même d’un État juif. Voilà ce que Zemmour appelle “l’origine de l’origine”. Une guerre née non de la colonisation, mais du refus absolu qu’un peuple juif ait une souveraineté sur une terre que l’islam considère comme sienne.
Là encore, les faits sont incontestables : la Déclaration Balfour (1917), le mandat britannique, l’essor du sionisme après les pogroms et la Shoah… tout converge vers un accord fragile que les Arabes refusent, préférant la guerre à un partage. Ce choix engendrera la Nakba, l’exode palestinien, mais aussi l’enracinement d’Israël. Et Zemmour ne le dit pas pour provoquer : il le dit pour rappeler que l’histoire a un début, que la guerre actuelle n’est pas née d’un mur ou d’un check-point, mais d’un rejet existentiel.
Ce refus est-il légitime ? À chacun de juger. Mais nier qu’il ait existé, c’est falsifier l’histoire. Zemmour, lui, refuse les narrations inversées. Il regarde les actes. Et le premier acte du conflit israélo-palestinien n’est pas un vol : c’est un non. Un non politique, militaire, religieux. Un non qui condamne la paix dès 1947.
GUERRE ÉTERNELLE : ISRAËL FACE À L’IMAGINAIRE ARABO-MUSULMAN
Zemmour emploie un mot qui glace : éternelle. Il parle d’une guerre qui ne connaîtra pas de fin. Non pas à cause du pétrole, des territoires ou des dirigeants, mais à cause d’un blocage théologique. Selon lui, le monde arabe ne pourra jamais accepter un État juif victorieux sur une terre anciennement musulmane. Ce n’est pas une provocation. C’est une thèse. Une thèse à la fois historique et anthropologique : celle d’un imaginaire arabo-musulman qui refuse l’idée même que le Juif puisse dominer, posséder, frapper et gagner. Dans ce cadre mental, explique Zemmour, le Juif est un dhimmi. Un protégé, oui, mais humilié. Un soumis, toléré à condition qu’il baisse la tête. Dès qu’il se redresse, dès qu’il devient souverain, militaire, triomphant, il devient une anomalie spirituelle.
Cette lecture peut sembler brutale. Mais elle est documentée. Le statut de dhimmi, hérité du califat, plaçait les Juifs et les Chrétiens dans une condition d’infériorité codifiée : interdits de porter des armes, de construire de nouveaux lieux de culte, de dominer un musulman. Le Juif armé, c’est l’inverse absolu de cette logique. Et l’existence d’Israël, État juif doté de l’arme nucléaire et de la victoire militaire, défie cet ordre historique millénaire.
Zemmour ne parle donc pas d’un rejet politique d’Israël. Il parle d’un refus ontologique, presque sacré. Une rébellion contre l’histoire telle qu’elle se déroule. Le Hamas, dans sa charte fondatrice de 1988, ne parle pas de frontières : il parle d’extermination. Il cite des hadiths annonçant la mort des Juifs comme une mission divine. Ce n’est pas une revendication territoriale. C’est une vision apocalyptique.
Et face à cela, Zemmour refuse la naïveté. Il ne croit pas à la paix par les traités, ni aux négociations sans fin. Il croit à une fracture civilisationnelle qui, comme toutes les fractures profondes, produit des répliques sanglantes. Ce n’est pas qu’Israël serait parfait. C’est qu’Israël, par son existence même, déclenche une guerre d’image, de statut, de mémoire, dont l’issue dépasse la politique.
Cette idée dérange, car elle rompt avec le mythe d’une paix possible dès demain. Mais elle explique pourquoi, malgré Oslo, malgré les Accords d’Abraham, malgré les discours de paix, la haine d’Israël continue de nourrir les attentats, les sermons et les programmes scolaires. Ce que Zemmour met sur la table, c’est une vérité interdite : certains conflits ne se résolvent pas. Ils se constatent.
GAZA, DRESDE, GÉNOCIDE : QUAND LES MOTS DÉRIVENT
Il fallait oser. Éric Zemmour l’a fait. Face à l’indignation automatique, il dégaine une comparaison inattendue. Gaza 2023 ? Non pas un génocide, mais une guerre. Et pour appuyer son propos, il évoque Dresde. Février 1945. Les Alliés, censés incarner la justice, rasent une ville allemande. Bilan estimé : 25 000 à 35 000 civils tués en quelques jours de bombardements intensifs. Roosevelt n’a jamais été traité de génocidaire. Les Américains ont mené une guerre, dure, brutale, mais inscrite dans une logique militaire. Zemmour aligne Gaza sur cette même ligne. Israël, dit-il, ne cherche pas à exterminer un peuple, mais à détruire un ennemi. Et cet ennemi, le Hamas, se camoufle dans les écoles, les hôpitaux, les immeubles d’habitation. Le combat devient alors inextricable.
Le mot génocide, selon la définition de l’ONU, implique une intention claire : détruire tout ou partie d’un groupe national, ethnique, racial ou religieux. Cette intention doit être prouvée. Or, Israël n’a jamais formulé la volonté d’anéantir le peuple palestinien. Il veut éradiquer une organisation armée qui a massacré ses civils et qui menace son existence. On peut discuter la stratégie, la proportionnalité, les erreurs. Mais brandir l’étiquette génocide, c’est perdre tout sens des mots.
Zemmour accuse ceux qui parlent de génocide à Gaza d’une chose très claire : une dérive sémantique. Une guerre peut être atroce, sanglante, injuste, et ne pas être un génocide. L’horreur ne suffit pas à définir le crime suprême. Sinon, que dire du Rwanda ? De la Shoah ? De l’extermination des Arméniens ? Diluer le mot génocide, c’est insulter les vrais génocides. C’est effacer l’histoire en prétendant la défendre.
Les chiffres de Gaza sont effrayants. Plus de 50 000 morts selon certaines sources, des enfants, des femmes, des vieillards. Personne ne nie la souffrance. Mais la question n’est pas émotionnelle. Elle est juridique, historique, politique. Et Zemmour, lui, se tient là. Il refuse le chantage à la compassion quand il masque un projet idéologique. Accuser Israël de génocide, c’est souvent un code. Un langage indirect pour délégitimer son existence.
Voilà pourquoi il parle de Dresde. Pour dire aux Français : regardez ce que font les démocraties quand elles sont en guerre. Regardez ce qu’a fait l’Occident. Regardez vos alliés, vos modèles. Et ensuite, jugez Israël. Pas avant. Ce n’est pas une défense absolue. C’est une mise à niveau. Une leçon d’histoire lancée à ceux qui se croient autorisés à distribuer les bons et les mauvais points depuis les salons de la moraline.
ACCUSER ZEMMOUR DE RACISME : L’ARME USÉE
C’est le refrain pavlovien. Zemmour parle d’imaginaire arabo-musulman, de dhimmi, de refus théologique de l’État juif, et aussitôt le couperet tombe. Raciste. Islamophobe. Stigmatisant. L’accusation est vieille comme les éditos de Libé. Pourtant, lorsqu’on écoute ses propos, mot à mot, ligne à ligne, il ne parle pas de race, ni même de peuple au sens biologique. Il parle de représentations. De constructions historiques. D’un rapport au pouvoir, au statut, à la défaite, hérité de siècles d’histoire musulmane. C’est une lecture civilisationnelle, pas une hiérarchisation raciale. Et c’est toute la différence.
Le racisme, au sens strict, suppose une théorie de l’infériorité naturelle. Ce n’est pas ce que dit Zemmour. Il ne dit pas que les Arabes sont inférieurs. Il dit qu’une partie du monde arabo-musulman, à travers son histoire politique et religieuse, a du mal à accepter la souveraineté juive. Ce n’est pas une insulte. C’est une constatation qu’on retrouve dans des documents historiques, des discours de leaders islamistes, et même dans certaines chartes officielles.
Accuser Zemmour de racisme, c’est donc vouloir disqualifier la pensée par l’émotion. C’est interdire l’analyse au nom de la sensibilité. On ne peut plus parler d’un fait social, d’un comportement collectif, d’un prisme historique, sans être taxé de haine. Pourtant, la réalité ne disparaît pas parce qu’on l’étiquette. Elle revient, plus brutale encore, lorsque le réel se venge.
Ceux qui l’accusent de racisme feignent aussi d’ignorer que Zemmour distingue très clairement le Hamas du peuple palestinien. Il ne parle pas d’exterminer un groupe. Il parle de neutraliser une organisation terroriste. Il ne nie pas la souffrance des civils, mais il rappelle que les civils ne sont pas toujours innocents quand ils soutiennent activement des groupes islamistes ou se réjouissent d’un massacre. C’est une nuance essentielle.
Ceux qui l’accusent enfin oublient que Zemmour, en défendant Israël, défend aussi une certaine idée de la France. Une France assiégée, bousculée, fragilisée par un islam politique agressif. Pour lui, le sort d’Israël annonce celui de l’Europe. S’il est aussi catégorique, aussi frontal, c’est parce qu’il voit en Israël un laboratoire. Et en Gaza, un miroir de nos lâchetés.
Raciste ? Non. Polémiste lucide. Et c’est précisément ce que ses adversaires ne lui pardonnent pas.
UN CONFLIT MILLÉNAIRE OU MODERNE ?
C’est la question piège. Le conflit israélo-palestinien est-il une tragédie moderne née du XXe siècle, ou le prolongement d’un affrontement vieux comme les Croisades ? Zemmour ne le dit pas frontalement, mais il le suggère. À travers sa référence au statut de dhimmi, à l’humiliation théologique du Juif souverain, il laisse entendre que cette guerre n’est pas qu’un produit du colonialisme ou du sionisme. Elle plonge ses racines plus profond. Dans l’histoire longue. Dans la mémoire islamique. Dans la blessure jamais refermée d’un islam qui a perdu Jérusalem, perdu l’Andalousie, perdu l’Égypte des Coptes.
Mais attention. Le piège serait de croire à une guerre des religions sans nuances. Le XXe siècle a vu naître le nationalisme palestinien, largement laïc à ses débuts. Yasser Arafat n’était pas un imam. Il était un leader politique. Les premiers refus arabes en 1947 étaient motivés autant par la géographie que par la théologie. Et les élites arabes n’étaient pas des fanatiques médiévaux. Elles étaient souvent éduquées, pragmatiques, et parfois prêtes au compromis. Ce qui a changé, c’est l’essor de l’islamisme. Depuis les années 80, depuis la montée des Frères musulmans, du Hamas, du Hezbollah, le discours a muté.
Aujourd’hui, la référence au Coran, aux hadiths, au califat perdu, structure de plus en plus la haine d’Israël. Pas dans tous les esprits, mais dans les plus mobilisés. Les plus violents. Les plus visibles. Et c’est ce que Zemmour capte. Il voit la bascule. Celle où un conflit national devient un conflit sacré. Où un désaccord politique devient une guerre sainte. Et quand un conflit devient religieux, il devient résistant à la raison.
Il ne s’agit pas de dire que le conflit dure depuis 2000 ans. Mais il faut comprendre que certaines dynamiques millénaires resurgissent. Le refus de la souveraineté juive. Le fantasme du retour du califat. L’obsession pour Jérusalem. Ce ne sont pas des inventions occidentales. Ce sont des éléments profondément ancrés dans la culture de guerre de certains acteurs du conflit.
Zemmour, en évoquant cela, ne simplifie pas. Il complexifie. Il met en lumière ce que les diplomates refusent de voir. Ce que les chancelleries maquillent sous des mots tièdes. Il dit que parfois, les conflits ne viennent pas d’un territoire. Ils viennent d’une mémoire. Et que la mémoire, contrairement à la terre, ne se partage pas.
UNE VÉRITÉ QUI DÉRANGE MAIS TIENT DEBOUT
Il ne s’agit pas ici de transformer Éric Zemmour en oracle, ni de décréter que sa vision est la seule possible. Il s’agit de constater qu’en quelques minutes d’interview, il a fait ce que peu osent encore faire. Il a réintroduit l’histoire dans un débat miné par l’émotion. Il a rappelé des dates. Il a cité des faits. Il a convoqué des mots bannis. Pogrom. Dhimmi. Refus arabe. Guerre théologique. Et surtout, il a refusé de céder à l’illusion que la paix est un droit universel garanti par des résolutions onusiennes.
Zemmour ne nie pas les souffrances palestiniennes. Il ne minimise pas les morts de Gaza. Mais il interroge les causes profondes. Il ose poser la question que la plupart des éditorialistes contournent : comment faire la paix avec des gens qui refusent votre existence ? Comment construire deux États quand l’un des deux ne reconnaît pas l’autre ? Et comment qualifier une guerre quand ceux qui la mènent filment leurs crimes en criant Allah Akbar tout en se cachant derrière des enfants ?
Dans cet entretien du 10 juin 2025, Zemmour ne parle pas comme un diplomate. Il parle comme un homme qui a lu. Comme un homme qui connaît les textes, les charniers, les dénis. Il ne cherche pas à plaire. Il cherche à comprendre. Et à faire comprendre. Oui, son ton est tranchant. Oui, ses phrases choquent. Mais elles tiennent debout.
L’accuser de racisme, c’est facile. L’écouter, c’est plus difficile. Car cela oblige à regarder le réel en face. Un réel où le conflit israélo-palestinien ne se résume pas à des slogans, mais à une fracture historique entre deux visions du monde. Celle d’un État juif moderne, démocratique, armé. Et celle d’un monde islamique fragmenté, où le souvenir d’un âge d’or perdu alimente une haine sans fin.
Ce que Zemmour offre ici, c’est une lucidité brutale. Pas une solution. Mais un diagnostic. Et peut-être est-ce là, aujourd’hui, ce dont nous avons le plus besoin. Car sans diagnostic juste, toutes les négociations sont des anesthésies. Sans mémoire, toutes les paix sont des trêves. Et sans courage, tous les débats sont des enfumages.
Pour approfondir l’examen des déclarations d’Éric Zemmour et offrir une perspective plus complète sur la complexité du conflit israélo-palestinien, nous prolongeons notre analyse avec ce complément, qui explore des dimensions historiques et contextuelles essentielles, tout en restant ancré dans les faits.
👉 Complément : Contexte et nuances pour une analyse complète du conflit israélo-palestinien
L’analyse des déclarations d’Éric Zemmour sur le conflit israélo-palestinien, telle que présentée ci-dessus, met en lumière une lecture historique et civilisationnelle qui, bien que documentée, mérite d’être enrichie pour refléter toute la complexité de ce drame. Zemmour ancre son propos dans des faits précis – le refus arabe du plan de partage de 1947, l’attaque du 7 octobre 2023 qualifiée de « pogrom », l’absence de génocide à Gaza – mais omet des éléments essentiels pour comprendre les dynamiques du conflit. Ce complément vise à prolonger la réflexion en abordant la Nakba, l’occupation israélienne, le blocus de Gaza, la diversité des positions arabes et musulmanes, et les souffrances des deux peuples. Loin de contredire l’examen des propos de Zemmour, il cherche à offrir une vision plus équilibrée, fidèle à notre engagement chez OpinionDay.info pour un débat rigoureux et factuel. Comme dans l’article initial, nous nous appuyons sur des sources vérifiables pour éclairer sans simplifier.
👉 1. La Nakba : l’autre visage de 1948
Zemmour désigne le refus arabe du plan de partage de l’ONU en 1947 comme le point de départ du conflit, un « non » qui aurait déclenché une guerre existentielle. Ce constat est exact : la résolution 181, votée le 29 novembre 1947, proposait deux États – un juif sur 56 % du territoire de la Palestine mandataire, un arabe sur 44 %, avec Jérusalem sous statut international. Les dirigeants sionistes, conscients des défis mais déterminés à établir un État, ont accepté ce compromis. Le Haut Comité arabe et les États voisins (Égypte, Jordanie, Syrie, Liban, Irak) l’ont rejeté, estimant qu’il accordait une part disproportionnée aux Juifs, alors minoritaires (32 % de la population, 7 % des terres en propriété). Ce refus, suivi d’attaques dès décembre 1947 et d’une guerre en 1948, a marqué un tournant.
Mais ce récit serait incomplet sans évoquer la Nakba, la « catastrophe » palestinienne de 1948. Entre 1947 et 1949, environ 700 000 à 750 000 Palestiniens – soit plus de la moitié de la population arabe de Palestine – ont fui ou ont été expulsés de leurs foyers. Des historiens comme Ilan Pappé (The Ethnic Cleansing of Palestine, 2006) et Benny Morris (The Birth of the Palestinian Refugee Problem, 1988) documentent les causes de cet exode : combats entre milices juives et arabes, expulsions directes par des groupes comme la Haganah ou l’Irgoun, et panique provoquée par des massacres, tels celui de Deir Yassin (avril 1948, plus de 100 morts). Environ 400 villages palestiniens ont été détruits, leurs terres souvent redistribuées à des immigrants juifs. La résolution 194 de l’ONU (1948), qui préconise un droit au retour pour les réfugiés, n’a jamais été appliquée, laissant un vide juridique et humain.
Pour les Palestiniens, la Nakba n’est pas qu’un événement historique : c’est une blessure identitaire, un symbole d’injustice qui structure leur revendication d’un État et d’un droit au retour. Aujourd’hui, l’UNRWA recense 5,9 millions de réfugiés palestiniens (chiffres 2023), vivant dans des camps au Liban, en Jordanie, en Syrie, ou dans les territoires occupés, souvent dans des conditions précaires. En omettant la Nakba, Zemmour risque de donner une vision partielle, où le refus arabe apparaît comme un choix unilatéral, sans la crainte légitime d’une marginalisation démographique et culturelle. Intégrer cet événement ne relativise pas son argument sur 1947, mais éclaire pourquoi ce refus s’inscrivait dans un contexte de méfiance et de peur.
👉 2. L’occupation et le blocus : les racines du conflit contemporain
L’analyse de Zemmour se concentre sur le 7 octobre 2023 – une attaque du Hamas qu’il qualifie de « pogrom » avec 1 400 morts israéliens et 240 otages – et sur les origines historiques du conflit. Pourtant, le contexte contemporain, marqué par l’occupation israélienne et le blocus de Gaza, est indispensable pour comprendre l’escalade actuelle. Après la guerre des Six Jours (1967), Israël a occupé la Cisjordanie, Jérusalem-Est, Gaza et le plateau du Golan. Si le retrait de Gaza en 2005 a mis fin à la présence de colons, Israël maintient un contrôle strict sur les frontières, l’espace aérien et maritime de l’enclave, en coordination avec l’Égypte.
En Cisjordanie, plus de 700 000 colons israéliens vivent dans des implantations, souvent considérées comme illégales par le droit international, notamment par l’avis de la Cour internationale de justice (CIJ) de 2004. Les checkpoints, le mur de séparation (construit à partir de 2002) et les restrictions de mouvement limitent la liberté des 3 millions de Palestiniens de la région, alimentant un sentiment d’humiliation et d’injustice. À Gaza, le blocus imposé par Israël et l’Égypte depuis 2007, après la prise de pouvoir du Hamas, a des conséquences humanitaires dramatiques. Selon l’ONU (rapport OCHA, 2024), 80 % des 2,3 millions d’habitants de Gaza dépendent de l’aide humanitaire, avec un accès limité à l’eau potable (10 % des foyers), à l’électricité (4-6 heures par jour) et aux soins médicaux. Le taux de chômage dépasse 45 %, et 60 % des jeunes vivent sous le seuil de pauvreté.
Israël justifie le blocus par la nécessité de prévenir les attaques du Hamas, qui a lancé des milliers de roquettes depuis 2007. Pour les Palestiniens, ce blocus est une punition collective qui exacerbe la misère et la radicalisation. Ces conditions ne légitiment pas le terrorisme du 7 octobre, mais elles expliquent pourquoi une partie de la population soutient le Hamas, non par conviction idéologique, mais par désespoir face à un horizon bouché. Intégrer ce contexte permet de saisir les racines de la violence, sans excuser ses manifestations extrêmes.
👉 3. La diversité des positions arabes et musulmanes
Un point central de l’interview de Zemmour est l’idée d’une « guerre éternelle », où le « monde arabe » ne pourrait accepter un État juif sur une « terre musulmane », en raison d’un « imaginaire arabo-musulman » où le Juif est un « dhimmi » soumis. Cette analyse, ancrée dans le statut historique de dhimmi – un non-musulman toléré mais subordonné sous les califats islamiques – trouve un écho dans certains discours islamistes. Par exemple, la charte du Hamas de 1988 (révisée en 2017) cite des hadiths anti-juifs et présente la lutte contre Israël comme un devoir religieux. Des groupes comme le Hezbollah ou le Jihad islamique adoptent une rhétorique similaire, où la souveraineté juive est perçue comme une anomalie théologique.
Cependant, réduire l’opposition à Israël à un rejet monolithique du « monde arabo-musulman » est une simplification. Le monde arabe, qui compte 22 pays et plus de 400 millions de personnes, est loin d’être uniforme. Historiquement, le nationalisme palestinien, incarné par l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) de Yasser Arafat, était largement laïc, axé sur des revendications territoriales plutôt que religieuses. Les accords d’Oslo (1993) ont vu l’OLP reconnaître Israël, en échange d’une promesse d’autonomie, bien que leur échec ait renforcé les extrémistes. Des États arabes ont normalisé leurs relations avec Israël : l’Égypte (traité de paix de 1979), la Jordanie (1994), et plus récemment les Émirats arabes unis, le Bahreïn, le Maroc et le Soudan via les Accords d’Abraham (2020). Ces accords, motivés par des intérêts économiques et stratégiques, montrent que le rejet d’Israël n’est pas universel.
Même dans le monde musulman (1,9 milliard de personnes), les positions varient. La Turquie, par exemple, critique sévèrement Israël tout en maintenant des relations diplomatiques. Le Qatar joue un rôle de médiateur, finançant Gaza tout en dialoguant avec l’Occident. En généralisant à un « imaginaire arabo-musulman », Zemmour risque de stéréotyper des réalités diverses, où les motivations sont aussi politiques, économiques et historiques que religieuses. Cette nuance ne nie pas l’influence des courants islamistes, mais rappelle que le conflit n’est pas uniquement théologique.
👉 4. Les souffrances des deux peuples
L’article initial souligne l’horreur du 7 octobre 2023, qualifié par Zemmour de « pogrom ». Les chiffres sont éloquents : environ 1 400 Israéliens tués, majoritairement des civils, et 240 otages, selon les autorités israéliennes. Les actes de violence – meurtres, viols, incendies – ont été documentés par des vidéos revendiquées par le Hamas, renforçant l’analogie avec les pogroms antisémites du XIXe siècle, où des Juifs étaient ciblés pour leur identité. Cette attaque, d’une brutalité sans précédent depuis la création d’Israël, a ravivé un traumatisme collectif et justifié, aux yeux de Zemmour, une réponse militaire massive.
Mais les souffrances palestiniennes sont tout aussi réelles et méritent d’être reconnues. Depuis le 7 octobre, les bombardements israéliens à Gaza ont causé un lourd tribut : plus de 54 607 morts, dont 15 613 enfants, et 127 000 blessés, selon le ministère de la Santé de Gaza (4 juin 2025). Un article de The Lancet (juillet 2024) estime un bilan potentiellement supérieur, incluant les morts indirectes dues à la famine et au manque de soins. Environ 90 % des habitants de Gaza sont déplacés, et des infrastructures vitales – hôpitaux, écoles, réseaux d’eau – sont en ruines. Ces chiffres, bien que contestés par Israël pour leur source (le Hamas contrôle le ministère), sont corroborés par des rapports de l’ONU et d’ONG comme Médecins sans frontières.
Zemmour rejette l’accusation de « génocide », arguant que ce terme, défini par la Convention de l’ONU de 1948, implique une intention d’exterminer un groupe, ce que les objectifs israéliens (détruire le Hamas, libérer les otages) ne démontrent pas. La comparaison avec les bombardements alliés de Dresde (1945, 25 000-35 000 morts civils) vise à contextualiser les pertes civiles en temps de guerre. Cependant, la Cour internationale de justice (CIJ), en janvier 2024, a reconnu un « risque » de génocide à Gaza, ordonnant à Israël de prendre des mesures pour protéger les civils. Les critiques sur la proportionnalité des frappes, potentiellement en violation du droit international humanitaire, restent un sujet de débat.
Reconnaître les pertes des deux côtés – les victimes israéliennes du terrorisme et les civils palestiniens tués dans les bombardements – n’est pas un exercice de relativisme, mais une nécessité pour humaniser un conflit où chaque camp revendique son droit à la survie. Cela permet de dépasser les accusations mutuelles et d’éclairer les défis d’une paix durable.
👉 5. Une complexité qui défie les récits simplistes
L’analyse de Zemmour, en insistant sur le refus arabe de 1947, le 7 octobre comme « pogrom » et l’absence de génocide, s’appuie sur des faits historiques, mais privilégie une lecture pro-israélienne, où le conflit est présenté comme une opposition civilisationnelle. Cette perspective, bien que cohérente, ne rend pas pleinement compte des facteurs qui alimentent la spirale de violence. Le conflit israélo-palestinien n’est pas seulement une question de refus arabe ou de théologie islamiste. Il s’enracine dans des dynamiques coloniales (le mandat britannique, la Déclaration Balfour de 1917), des injustices perçues (Nakba, occupation), et des échecs diplomatiques (Oslo 1993, Camp David 2000).
L’histoire du conflit montre des responsabilités partagées. Les refus arabes, comme en 1947, ont fermé des opportunités de paix, mais les politiques israéliennes – expansion des colonies, blocus de Gaza – ont sapé la confiance nécessaire à une solution à deux États. Le Hamas, avec ses attaques terroristes, porte une lourde responsabilité dans l’escalade, mais l’absence de perspectives économiques et politiques pour les Palestiniens alimente son influence. Intégrer ces éléments ne vise pas à excuser la violence, mais à comprendre pourquoi, malgré des décennies de négociations, le cycle des hostilités persiste.
Chez OpinionDay.info, nous croyons que le débat doit dépasser les slogans pour s’ancrer dans les faits. Nous reconnaissons la légitimité des aspirations israéliennes à la sécurité face au terrorisme, tout comme les revendications palestiniennes à un État souverain et à la dignité. Ce complément ne propose pas de solution miracle, mais invite à une réflexion honnête : comment construire la paix dans un conflit où l’histoire, la mémoire et la douleur s’entrelacent ? En posant cette question, nous espérons contribuer à un dialogue qui, loin des passions, redonne sa place à la raison.
Sources :
- Résolution 181 de l’ONU, 29 novembre 1947 : UN.org.
- Résolution 194 de l’ONU, 11 décembre 1948 : UN.org.
- Ilan Pappé, The Ethnic Cleansing of Palestine, Oneworld Publications, 2006.
- Benny Morris, The Birth of the Palestinian Refugee Problem, 1947-1949, Cambridge University Press, 1988.
- UNRWA, Rapport sur les réfugiés palestiniens, 2023 : UNRWA.org.
- Ministère de la Santé de Gaza, bilan au 4 juin 2025 : [Rapport cité par OCHA].
- The Lancet, « Counting the Dead in Gaza », juillet 2024.
- OCHA, Rapport sur le blocus de Gaza, 2024 : OCHAopt.org.
- Avis de la Cour internationale de justice, 9 juillet 2004 : ICJ-cij.org.